Restitution photoréaliste d’artefacts historiques
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Ingénieur Patrimalp / équipe Maverick de l’INRIA, LJK
Les différentes étapes qui jalonnent ma carrière ont pour fil conducteur l’interaction constante entre la physique et l’informatique.
J'ai effectué ma thèse en optique expérimentale à l'Institut Lumière Matière de Lyon. J'étais chargé d'étudier l'interaction entre des émetteurs nanoscopiques de lumière (nanocristaux) et des phénomènes optiques (plasmons) provoqués par la présence de structures métalliques. L'intérêt principal étant de modifier l'émission de lumière afin de mieux la canaliser. J'ai étudié une géométrie de type guide d'onde (plasmon propagatif dit long-range) et une géométrie de type antenne (plasmon localisé). Ça a été l’occasion pour moi de travailler dans de nombreux domaines, parmi lesquels la simulation de nanostructures, l’élaboration physico-chimiques, le montage de bancs optiques et leur automatisation.
Cette multi-disciplinarité m’a permis d’être recruté dans une start-up de motion capture par centrale inertielle pour le paramédical. En effet, mes connaissances en physique et en particulier ma maîtrise de logiciels de calcul scientifique m’ont permis de vite prendre la tête d’un projet de recherche et développement. J’étais chargé d’extraire des données des capteurs dont le signal présentait de nombreux problèmes de bruit et de dérive. La difficulté de la démarche résidait dans le fait qu’il n’y avait pas de modèle "clé-en-main" pour accéder facilement aux valeurs de flexion articulaires dont avaient besoin les kinés qui travaillaient avec nous. Il a donc fallu faire un aller-retour constant entre la théorie et la pratique pour affiner au mieux les paramètres de nos algorithmes.
Lorsque la ligne de l’entreprise s’est écartée de sa composante scientifique pour se concentrer sur des aspects plus commerciaux, j’ai alors souhaité retourner dans la recherche. J’ai intégré l’équipe "Quanteca" de l’Institut Néel, qui était intéressée par mon passé en automatisation d’instruments de mesure scientifiques et mon expérience de développeur. En effet, la grande taille des données et la complexité des expériences étaient un terrain propice pour inviter au développement d’un programme répondant aux besoins spécifiques de l’équipe.
À la fin de ce post-doctorat, j’ai souhaité me rapprocher d’un champ de recherche qui me passionne, à savoir l’Histoire. Je travaille actuellement au sein de l’équipe Maverick de l’INRIA sur la restitution photoréaliste d’artefacts historiques comportant des matériaux à base d’or au comportement optique complexe dans le cadre du projet Patrimalp. De nombreuses choses sont déjà possibles, mais les modèles sont perfectibles : l’inclusion de nano-particules ou la diffusion de couches métalliques minces fractalisées sont par exemple absentes des modèles, alors que l’on a des preuves historiques que ces phénomènes sont présents et même prépondérants dans l’aspect de certains matériaux (telles que dans la Coupe de Lycurgue ou le Rubis Doré). C’est donc dans cette démarche que, fort de mon savoir-faire théorique dans la plasmonique, la diffusion de Mie et les nanostructures métalliques d’une part, et de mes capacités pratiques reposant sur l’utilisation d’outils informatiques pour la physique de l’autre, je tente d’aider la recherche historique pour la restitution numérique d’artefacts patrimoniaux.
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