Marianne Le Turnier

Archéologue et archéomètre étudiant les pratiques sociales et culturelles autour des peintures schématiques et stèles funéraires peintes du Vaucluse.

Cette thèse mobilisera des données archéométriques dans une interprétation sociale et culturelle des usages des matières colorantes entre Monts de Vaucluse et Luberon au Néolithique. L’interrogation conjointe des matières colorantes de l’art pariétal schématique et des stèles gravées et colorées érigées en contexte funéraire questionnera la diversité de ces matières et de leurs provenances en regard de leurs usages sociaux et culturels. L’un des enjeux de cette thèse consiste notamment à interroger la présence de cinabre sur les stèles, une matière colorante singulière qui pourrait avoir circulé sur de longues distances et qui pourrait avoir été réservée à la sphère funéraire. Y aurait-il eu des matières colorantes locales réservées aux vivants (dans les abris) et d’autres, plus rares, réservées aux défunts (sur les stèles) ? D’où provient le cinabre utilisé pour la mise en couleur ici de corps de pierre, en Espagne des corps des défunts ? Toutefois, si de récentes études semblent étayer l’usage funéraire du cinabre en Espagne à partir du matériel issu des sépultures collectives (ossements et objets), cette problématique n’a jamais (i) mobilisé les stèles qui sont de véritables corps de pierre ; (ii) été envisagée pour les vestiges de France méridionale. De la même manière, une interrogation conjointe des matières colorantes de l’art pariétal et des stèles est inédite et pourtant en mesure de contribuer à une meilleure compréhension des réseaux d’échanges, de circulation des matières, des dynamiques culturelles et d’entrevoir quelques fragments des univers idéels néolithiques.

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